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Cornely Malongi : « L’album posthume de Papa Wemba est d’une qualité artistique irréprochable »

Cornely Malongo, manager de Papa Wemba
Cornely Malongo, manager de Papa Wemba

L’album posthume de Papa Wemba intitulé « Forever-De génération en génération » est déjà sur le marché du disque. Une œuvre sublime, qui vous saisit, vous emporte, vous transporte… Un mélange des styles différents de haut niveau artistique. Cornely Malongi, manager du ténor de la rumba congolaise, s’est confié à Le Potentiel pour évoquer la dernière création de celui qu’il appelle très affectueusement « Papa ».

Le Potentiel : Comment le public a-t-il accueilli l’album posthume de Papa Wemba ?

Cornely Malongi : « Forever – De génération en génération » a été accueilli très favorablement par la critique et les mélomanes. « Papa » a travaillé sans relâche pour la réussite de cet album.  Il y a consacré beaucoup de temps et d’énergieLe résultat est là. Le retour est très positif et stimulant.

Un album de Papa Wemba sans dédicace, cela sort de l’ordinaire. Est-ce un choix délibéré de sa part ? 

C’est vrai, les chansons contenues dans cet album n’ont aucune dédicace. Évidemment, c’est le choix de « Papa ».

Quand a-t-il commencé à travailler sur cet album ?

C’est depuis 2010 à Kinshasa. Il a continué le travail, ici, à Paris. Quand  « Papa » est décédé, cela faisait plus d’un an qu’il y travaillait à fond. Toutes les chansons avaient été déjà enregistrées. Il ne manquait plus que la voix de MJ30, et nous (le staff management, ndlr) l’avons ajouté a posteriori.

Combien de chansons contient-il ? 

Cet album contient douze titres. Ce sont les dernières chansons de Papa Wemba, car il y en aura plus d’autres. Elles sont chantées en lingala, swahili, bambara, français, espagnol et anglais. Elles évoquent l’amour, les catastrophes naturelles…Voire, Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, son ami de longue date.

Quels sont les artistes musiciens qui ont collaboré à sa réalisation ?

Plusieurs artistes musiciens et pas des moindres y ont collaboré : Diamond Platnumz, Dany Synthé, Christian Polloni, Yves N’Djock, Nathalie Makoma, Madou Kibambe, Sekouba Bambino,  MJ30, Daniel Makassi, Olivier Tshimanga et Toninho Ramos.

Cet album est un mélange de la World music et la rumba congolaise. Comment expliquez-vous cette combinaison des styles musicaux différents ?

Au départ, « Papa » voulait proposer un album tourné vers la World music. Mais lorsqu’ il a présenté ces chansons  chez les professionnels de la musique, dont le label « Cantos », ceux-ci lui ont dit exactement ceci : « Papa Wemba, vous êtes le roi de la rumba congolaise, pourquoi n’ajouteriez-vous pas un ou deux titres de style rumba ? ». Chose qu’il a accepté. Il avait déjà un titre en préparation et il a ajouté celui chanté en duo avec MJ30. C’est ça l’explication.

Que répondez-vous aux chroniqueurs qui se disent « pas convaincus » par la qualité de cet album ?

Les propos de ces gens ne valent pas un clou. L’album posthume de Papa Wemba est d’une qualité artistique irréprochable et est apprécié de tous. Je leur recommande de lire les articles parus dans « Le Monde » et sur le site de « RFI Musique ». Ces textes ont été écrits en toute honnêteté, en toute objectivité, sans que nous soyons importunés ou éprouvions une gêne quelconque. Le Congolais est friand des critiques même les plus absurdes. Un donneur de leçons. Je résumerai leurs propos par un proverbe bien connu : «  nul n’est prophète en son pays ». En RDC, ils ont découvert Papa Wemba quand il est mort. Et ce sont les mêmes chroniqueurs, vaniteux et prétentieux, qui, de vivant de « Papa », le comparaient à n’importe quel quidam. Aujourd’hui, ils ont compris. Dans un an, deux ans… Voire cinq ans, cet album se vendra toujours. Les mauvaises langues changeront d’avis. J’en suis persuadé.

Papa Wemba était-il prêt à sortir cet album ?

Bien sûr ! Il était prêt ! « Papa » avait tout validé. Il avait même invité Manu Dibango au studio d’enregistrement pour que celui-ci apprécie le travail réalisé. Manu Dibango, ce n’est quand même pas n’importe qui, à ce que je sache ! Pire, ces chroniqueurs osent même critiquer un album réalisé par les grands arrangeurs de la trempe de Christian Polloni ! Franchement, ils ont un sacré toupet.

Est-ce vrai que Papa Wemba avait déjà signé les documents pour la Sacem ?

Oui, tout à fait. Malheureusement, il est vite passé de l’autre côté. Nous (le staff management, ndlr) avons attendu que sa femme, Maman Amazone, son ayant droit, sorte de sa période de deuil pour lui soumettre l’idée de sortir cet album. « Papa » n’avait aucun secret pour sa femme, qui savait que son mari tenait à ce projet. Elle a accepté. C’était pour elle une manière de réaliser le dernier rêve de son mari.

Qui en est le producteur ?

J’ai coproduit la plupart de ses albums avec lui, coproduit dans le sens où nous avons tout préparé ensemble. Il m’a fait confiance. Et, après sa mort, j’ai coproduit celui-ci avec sa femme. Et nous avons bénéficié du soutien de Pacifique Kilo Bravo que je remercie.

Quelle image gardez-vous de Papa Wemba ?

C’est celle d’un chanteur hors du commun et toujours au top de sa forme. La RDC a perdu un grand chanteur.

Que représentait-il pour vous ?

Un parent. Nous nous considérions comme « frères ». J’étais son « petit frère », comme il le disait lui-même. J’ai perdu quelqu’un d’irremplaçable… (Silence). Il m’a énormément fait confiance.

Quels rapports entretenez-vous avec sa femme aujourd’hui ?

De très bons rapports. C’est maintenant ma famille.

Et avec l’équipe dirigeante et les artistes musiciens du groupe Viva La Musica ?

Tout va très bien. Je fais partie de l’équipe dirigeante de Viva La Musica. Nous comptons d’ailleurs sortir l’année prochaine un nouvel album du groupe. Et dans six mois, nous serons à Abidjan en Côte d’Ivoire à l’invitation des organisateurs de la Femua (Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo, ndlr).

Un dernier mot ?

J’invite les mélomanes et les admirateurs de Papa Wemba de consommer sans modération les chansons contenues dans cet album. Ils ne seront pas déçus. Et merci à Airtel RDC pour son soutien.

Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant en France

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