Les deux écoles de la Rumba Congolaise

L’environnement actuel de la musique congolaise dite moderne est l’aboutissement d’un long parcours ayant traversé, semblable à un long sentier serpentant rivières, monts et collines, diverses fortunes avant de se doter enfin du visage qu’on lui reconnaît. Au fil de temps, divers groupes se sont faits et défaits, parfois, au gré des humeurs et des ambitions des uns et des autres ; créant ainsi dans la diversité culturelle du Congo profond, la richesse qui caractérise cette musique. Est-ce à dire que la théorie de l’évolution, s’il n’a pas trouvé l’unanimité dans la genèse de la création de l’homme, trouve ici sa pleine justification.

En effet, toutes les figures marquantes de la musique congolaise ou mieux tous les pionniers de cette musique, sont nés de ces sortes de big-bang musical à l’issue desquelles se sont souvent créés d’espaces d’expression leur ayant permis de révéler à la face du monde leur immense talent longtemps en veilleuse.

Dès le départ, il s’est créé une ligne de démarcation claire dans la configuration de l’univers musicale congolaise des années cinquante. Il y avait d’un côté une musique beaucoup plus ouverte aux influences étrangères et de l’autre une autre plus enracinée dans la musique traditionnelle congolaise. Cela a donné naissance à ce qu’on a appelé les écoles de la musique congolaise moderne : l’école AFRICAN JAZZ et l’école OK JAZZ. Elles sont, chacune, parties du néant et ont fini par se démarquer, au fur des mutations successives, l’une de l’autre de par le style spécifique de chacune d’elles. En définitive, pour les créateurs de ces deux écoles, l’adoption de l’un ou l’autre de ces styles n’est pas le fruit d’un choix délibéré au départ. C’est juste l’expression de l’âme de certains artistes dans un langage familier qui leur donne plus d’aisance, de liberté et de possibilité. C’est ainsi que sont nés le style Fiesta pour l’école AFRICAN JAZZ et le style ODEMBA pour l’école OK JAZZ.