Ses premiers succès
Là, sa rencontre avec Ray LEMA et PAKI LUTULA ne fit qu’aiguiser la flamme de sa passion au détriment des études universitaires. Sollicité par un groupe de musiciens qui, en cette année, voulaient procéder à certains enregistrements, Dizzy MANDJEKU se décida de prendre l’envol définitif de sa carrière musicale. Il intègre, pour un court moment, l’orchestre MYOSOTIS avec VATA MOMBASA. Mais c’est avec le groupe SUPER NEGRO conduit par le chanteur Djeskain DIHUNGA que Dizzy a commencé à se faire un nom dans le microcosme de la musique congolaise. Son passage dans l’orchestre DIAMANT BLEU avec le trompettiste Pierre MASASI a contribué sensiblement à sa notoriété. Adulé et sollicité, il a été au carrefour des convoitises des professionnels de la musique congolaise.
Une carrière musicale longue et riche
C’est ainsi que commença vraiment pour Dizzy une longue carrière musicale à travers des groupes qui connurent des fortunes diverses.
1967, AFRO SUCCES, avec Franck NKODI A guitare basse, Paul MANSIAMINA Bopol, Rex ELINGO, YOSSA TULUKI, Tino MUINKWA, Grégoire NGELEKWA et son camarade des premières heures, LOKOMBE NKALULU ;
1968 : il intègre l’orchestre CONGA 68 de Johnny BOKELO où son talent éclate au point que Sam MANGWANA et GUVANO VANGU le dénichent pour l’incorporer dans le nouveau groupe qu’ils venaient de monter : FESTIVAL DES MAQUISARDS composé des musiciens de renommé comme Sam MANGWANA, NTESA Dalienst, LOKOMBE NKALULU et le frère de Sam MANGWANA, Pascal YIKILADIO au chant. A la guitare, GUVANO VANGU, guitare solo, Dizzy MANDJEKU, guitare mi-solo, Michelino MAVATIKU, guitare rythmique, Johnny BOKOSA, guitare basse. Au cuivre, NZENZE Jean et Gérard KONGI ASKA. Cet ensemble a gratifié la discographie congolaise des titres restés légendaires comme : Georgina wa M.T. de NTESA Dalienst, Zela ngai nasala, Kelete mama mapasa et Colette de Sam MANGWANA. Yambi cherie, Egale M.T. et Michelina de Michelino MAVATIKU. Après un succès fulgurant, ce groupe s’est dissout sans transition en pleine tournée en 1969, à Mbuji-mayi, au centre de la République démocratique du Congo. Chaque musicien a dû regagner la capitale par des moyens propres. Après une courte période morte, avec KIAMWANGANA Verkys comme mécène, une autre ère s’ouvre pour Dizzy.
1970 (le 10 octobre), la sortie officielle de l’orchestre GRANDS MAQUISARDS où pour la première fois, Dizzy MANDJEKU se voit confié la responsabilité de la guitare solo. Bien qu’exerçant son art, Dizzy continuait à travailler à la BANQUE CENTRALE DU CONGO. Cet orchestre était composé de grosses pointure de la musique congolaise comme : Dizzy MANDJEKU à la guitare solo, NSINGI MAGEDA guitare solo (en cas d’indisponibilité du premier), Dave MAKONDELE à la guitare rythmique, Franck NKODIA à la guitare basse, Dalienst NTESA, LOKOMBE NKALULU, KIESSE DIAMBU et Diane SIMBA au chant, YUMA Michel au saxophone, Jean Marie KABONGO à la trompette, Domsis à la percussion. La discographie de ce groupe était riche et diversifiée avec des titres comme : Deliya , Jhariya, Nalela ndenge nini mama, Mamisa, Biki, Toweli nini mpo olimwa, Maria Mboka. La scission de GRAND MAQUISARDS en deux ailes amena Dizzy MANDJEKU et ses autres copains (LOKOMBE, Dave MAKONDELE, Frank NKODIA et autres) à monter le groupe KOSA-KOSA, un groupe d’accompagnement qui se produisait à « MAISON BLANCHE » chez Maître TORO, MIESI EBOMA de son vrai nom. Pendant quatre longues années, Dizzy a évolué dans cet environnement qui a véritablement constitué une école qui lui avait permis de faire des ballades musicales à travers différents rythmes et styles des quatre coins du monde.
1975, Dizzy intègre l’AFRISA INTERNATIONAL après le départ de Michelino MAVATIKU où il enregistre des chansons comme Mosekonzo, Leridy, Lisala ngomba, Naya, Ekeseni, Adeito, Balabala.
1978, Il fonde avec certains de ses collègue d’AFRISA INTERNATIONAL le groupe AMIDE qui s’est vite transformé en AFRICA ALL STARS, avec Denis LOKASA, Philo KOLA, Ringo MOYA, Sam MANGWANA, Théo Blaise KOUKOU, le camérounais Roland M’VOGO et autres avec des chansons comme Georgette Eckins.
1983, Dizzy rentre à Kinshasa et intègre l’orchestre Névé en qualité de Directeur artistique. Il enregistre avec Djo MPOY, Diatho LUKOKI et autres avant de changer le cap pour atterrir en 1986 dans l’orchestre T.P.OK. JAZZ de Grand Maître LUAMBO MAKIADI où il a évolué jusqu’à la mort de ce dernier en 1989.
Présentement installé à Paris, Dizzy MANDJEKU est devenu professeur de guitare. Pris entre voyages et diverses sollicitations, il est demeuré conscient du rôle qu’il doit jouer dans l’émergence de la nouvelle génération dans le rayonnement de la rumba congolaise en particulier et de la musique en général. Ainsi, Dizzy s’active à partager au mieux de ses disponibilités la somme de toute l’expérience qu’il a accumulée au cours de toute sa vie d’artiste. Et comme il n’a pas encore tiré sa révérence, il est encore capable de nous faire rêver comme ses doigts savent si bien le faire.
Jean Claude Engbondu Lema
Correspondant Univers Rumba Congolaise au Congo RDC
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Le bar dans lequel se produisait l’Orchestre Kosa-Kosa s’appelait d’abord “Suzanella Bar” pour ne devenir que “Maison Blanche” plus tard. Son propriétaire s’appelait bien Miesi Eboma, à ne pas confondre avec Maître Taureau Ngombe Basuki. Bien entendu, les deux personnages et mécènes ont contribué à la création de l’Orchestre Continental, à moins que je ne m’abuse.