Le monde musical congolais de nouveau en deuil ! Après les pertes incommensurables du virtuose de la guitare BONGO WENDE « le dactylo » et du Général DEFAO, l’univers musical congolais vient encore de déplorer la perte d’un autre talent pur en la personne de NENE TSHAKU, né Nelson MANDOSI MBEDI.
NENE TSHAKU ou NENE DJAFAR, selon les milieux et les intimes, était originaire de la province de Bandundu, de la tribu de Songo, une petite tribu souvent confondue avec la tribu des Mbala. Fils de monsieur MBEDI, colonel des Forces Armées Congolaises, NENE TSHAKU est né dans une famille de sept enfants dont trois garçons et quatre filles. Il a vu le jour à Banana dans la province du Kongo Central, le 18 février 1957. Il courait vers son soixante-cinquième anniversaire quand la mort l’a rattrapé pour l’au-delà.
Né dans une grande famille où les dons et les talents musicaux battaient de l’aile, Nelson s’est lancé tôt dans la musique comme son illustre cousin Jimmy YABA. Il a eu comme maître, à ses débuts, le mythique guitariste Félix MANUAKU WAKU dit « PEPE FELLY ». Au début de sa carrière, il avait affûté ses armes dans les orchestres de quartier comme BELLA NEGRITA et plus tard KANAKO CHIPRIKE BANGO avant de rejoindre l’orchestre MINZOTO WELLA WELLA où il était l’une des pièces maîtresses.
Après le départ de PEPE FELLY de ZAIKO LANGA LANGA, NENE TSHAKU y fit un passage furtif. L’aventure fut de très courte durée car l’environnement ne lui avait pas été favorable. Sa carrière professionnelle finit par connaître son envol définitif en 1981 à la faveur de son intégration dans l’orchestre LANGA LANGA STARS. C’est dans ce groupe qu’il a reçu le pseudonyme de TSHAKU (Perroquet) qui lui est resté collé jusqu’au dernier jour de sa vie.
En 1983, il quitte LANGA LANGA STARS pour rejoindre son maître PEPE MANUAKU dans le GRAND ZAIKO WAWA avant de se décider de retourner quelques temps après dans LANGA LANGA STARS. Il quitta Kinshasa pour s’installer d’abord en Afrique de l’Ouest vers le milieu des années 80 quand la rumba congolaise avait décidé d’aller à la conquête de cette partie d’Afrique pour donner une autre connotation au Soukous. En 1989, avec sa collaboration de KANDA BONGO MAN, il s’installe en France et en 2002, il prit la route de Stockton en Californie où il se positionna comme arrangeur pour le compte du label Rowa records.
C’est enfin loin de son pays natal que l’Accident Vasculaire Cérébral a fini par avoir raison de lui. C’est une maladie qui l’a poursuivi tout au long de sa carrière artistique. Ses multiples problèmes sentimentaux, en plus, ne l’ont pas aidé à la surmonter, au contraire… Il connut cinq crises d’AVC. Il s’en est toujours tiré, mais la cinquième a été fatale. Le bec crochu du perroquet s’est définitivement fermé. Le Soukous est resté orphelin de l’un de ses meilleurs éléments. Repose en paix, l’artiste !
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