Charles Mwamba Wa Kabamba dit Déchaud Mongala, reste le plus grand accompagnateur de notre pays et l’un des grands auteurs – compositeurs de tous les temps qu’ait connu la musique congolaise. Né à Mikalay dans la province du Kasaï Occidental, le 1er janvier 1935. Déchaud a reproché le laxisme, le manque de créativité et la paresse aux jeunes musiciens d’aujourd’hui, fléaux qui freinent et réduisent l’essor de la musique congolaise. Il a regretté de n’avoir pas formé un autre guitariste à part Docteur Nico. Ce remord le rongeait visiblement. Personne n’a hérité de ses secrets. Il appréciait Serpent Kankonde, De Le France, Bazeta, Bisikita, Porthos, Mavatiku Michelino, Pépé Fely Manuaku, Teddy Sukami et Dino Vangu.
1er janvier 1935 à Mikalay dans la province du Kasaï Occidental : naissance de Charles Mwamba Wa Kabamba dit Déchaud Mongala
Charles Déchaud noue des relations avec Elenga Jimmy, dit Jimmy l’Hawaïenne. L’année suivante il apprend la guitare avec son cousin Tino Baroza.
Son cousin Tino Baroza l’amène aux éditions Opika de Moussa Bénathar, où pour qu’il soit embauché comme chanteur au groupe d’accompagnement du studio.
Déchaud se met à la guitare rythmiqueaux côtés de Tino Baroza qui est à la guitare solo, et Pierre Tshibuyi à la guitare basse. Il devient un accompagnateur de marque.
Déchaud suit Joseph Kabasele dit Kallé Jeff qui fonde l’orchestre African Jazz avec plusieurs autres musiciens des éditions OPIKA tel que : Tino Baroza, Nico, Roitelet, Masta Zamba, de Puissant, Isaac Musekiwa, etc…
Déchaud crée le Mi-composé en remplaçant le quatrième fil de sa guitare par un mi mineur.
Fait partie de la délégation des musiciens congolais qui se rendent à Bruxelles, sur invitation des frères Kanza, avec Brazzos, Petit Pierre, Nico, Kallé, Roger Izeidi et Vicky Longomba.
Disslocation de l’African Jazz, après une tournée triomphale en Afrique de l’Ouest. Déchaud Mwamba et son petit frère Nico Kasanda, créent leur propre orchestre, l’African Fiesta Sukisa. Mais la formation ne dure pas longtemps.
Déchaud décède des suites d’une longue maladie.
Dès 1945, Déchaud Mwamba noue des relations avec Elenga Jimmy, dit Jimmy l’Hawaïenne. Il contacte le monde musical. En 1946, sur l’avenue Usoke où il habitait avec son cousin, lui aussi, l’un des grands guitaristes solistes de notre pays, Balozi Tino Baroza, il prendra le goût à cet instrument. Trois ans plus tard en 1949, Tino Baroza l’amènera aux éditions Opika de Moussa Bénathar, où il sera embauché comme chanteur au groupe d’accompagnement du studio.
Il y trouvera Paul Mwanga, Tino Baroza, Lucie Eyenga, Taumani, Ndinga Pierre, Roitelet Moniania, Jimmy Elenga dit Jimmy L’Hawaïenne à la guitare. Ils forment la Bana Opika. Il maniait déjà la guitare à la perfection. Son aîné Jimmy examinait de près, les qualités acquises dans la pratique de la guitare et les talents innés de Charles Muamba.
Comme il se sentait étouffer par d’autres chanteurs, en 1951, Déchaud se replie à la guitare rythmique, aux côtés de Tino Baroza qui est à la guitare solo, et Pierre Tshibuyi à la guitare basse.
Il devient un accompagnateur de marque. Pendant ce temps, son petit frère Nico Kasanda qui assiste toujours aux répétitions de ses aînés, à force de les contempler, l’envie de faire la musique naîtra en lui. Et Déchaud lui apprendra à jouer à la guitare. Déchaud est un bon chanteur, excellent auteur – compositeur et un accompagnateur de talent. Il est le pilier de la guitare rythmique du Congo.
En 1953, Joseph Kabasele dit Kallé Jeff quitte les éditions Opika. Il monte l’orchestre African Jazz et fait appel à Tino Baroza, ses cousins Déchaud Mwamba et Nico à la rythmique, Roitelet, Masta Zamba, de Puissant, Isaac Musekiwa, Willy Kuntima, Dialuvila Baskiss, Menga Ando, Roger Izeidi et Yamba Yamba au chant. Déchaud s’y impose comme guitariste et auteur – compositeur, et marqua cette première formule d’African Jazz en jouant dans les œuvres «Parafifi» de Grand Kallé et «Lolo Brigitta» de Tino Baroza. Déchaud en profitera pour aller visiter ses parents à Mikalay. Il apprendra le xylophone traditionnel et la sanza. A son retour à Léopoldville, il s’applique avec ardeur et persévérance pour reproduire les sons de ces instruments traditionnels sur la guitare moderne. Au terme d’intenses recherches, il parviendra à représenter systématiquement le son voulu.
Il remplaça le quatrième fil de sa guitare par un mi mineur, ce qui faisait que quand il jouait, on retrouvait à la fois deux fils mi sur la même manche de la guitare. C’est ainsi qu’il créa le mi-composé, qui était adopté par tous les guitaristes accompagnateurs du style African Jazz. En 1956, la fusion des éditions Esengo et Opika, en fait l’absorption d’Opika par Esengo, entraîne l’arrivée de Kallé Jeff, Déchaud, Nico et autres chez Dino Antonopoulos.
En 1960, il fait partie de la délégation des musiciens congolais qui se rendent à Bruxelles, sur invitation des frères Kanza, avec Brazzos, Petit Pierre, Nico, Kallé, Roger Izeidi et Vicky Longomba. Les titres « Indépendance Cha Cha », « Sentiment emonani », «Table Ronde», etc. sont sortis de cette aventure musicale. Une année après, Kallé se fait rare aux concerts, seules les recettes l’intéressent. Déchaud, son frère Nico, Rochereau, Willy Mbembe, De Puissant, Baskiss et Bejos, montent African Jazz aile Nico. Ce dernier finira à s’entendre avec Joseph Kabasele.
La hargne au travail et le sens de la recherche qui animaient ses musiciens, font exception dans l’orchestre African Jazz. Ce qui a fait dire aux gens qu’il existait un pacte de sang entre eux. On ne constate plus cet esprit d’équipe aujourd’hui. A leur époque, il n’y avait pas d’infrastructures aussi sophistiqués que nous avons actuellement. Mais ils abattaient un travail qui est de loin supérieur que ce qui est offert présentement.
En 1963, l’insatisfaction pousse le trio Nico – Roger – Rochereau à monter un groupe musical dont ils tiendraient le leadership. Ainsi naquit l’African Fiesta. Nico Kasanda et son grand frère Déchaud Mwamba, toujours insatisfaits créent leur propre orchestre, l’African Fiesta Sukisa. Déchaud et Nico sont parmi les rares musiciens qui peuvent se vanter d’avoir fait danser le président ivoirien Félix Houphouët Boigny. Après moult tournées et tant de péripéties tout s’en allé à vau l’eau. Cette formation musicale fera naufrage prématuré. Déchaud connaît un passage à vide qui le déstabilise physiquement et psychiquement.
Déchaud Muamba a sillonné plusieurs pays d’Afrique, notamment le Nigeria, le Ghana, le Cameroun, la Haute-Volta, l’actuel Burkina-Faso, le Mali, la Sierra Leone, la Côte d’Ivoire, le Soudan et le Sénégal. En 1982, Tabu Ley récupère Nico au sein de l’Afrisa International. Mais Déchaud reste toujours sur la touche. Il ressuscite artistiquement en 1997, grâce à ses neveux les fils de Nico Kasanda, mais ce ne sera pas pour longtemps.
Déchaud, c’est l’initiateur de Nico Kasanda aux techniques modernes de l’instrumentation et de la composition. Lorsqu’ils jouaient lui et son frère Nico, on sentait qu’il existait une certaine complicité extraordinaire. On remarquait d’une manière générale, les partitions de la guitare solo de Nico étaient berceuses, tandis que les accompagnements de Déchaud étaient entraînants, le tout dans un talent rare. Vis-à-vis du talentueux Dr Nico, Déchaud jouait invariablement le second rôle pour mettre ce dernier à l’aise, et Nico avait toujours besoin des arrières solides, et la personne qui pouvait le lui garantir était son grand frère Déchaud. Ils ont inaugurés un nouveau rythme saisissant d’une inspiration extraordinaire.
Déchaud, bon compositeur, n’a enregistré qu’une dizaine de titres durant sa carrière. Il a laissé sur le marché du disque beaucoup d’œuvres de qualité, telles que «Biantoni», «Miranda», «Fidélie», «Mawonso pamba», «Africa mokili mobimba», «Domingo yaka», «Mbelu», etc., sont révélées comme des tubes, des classiques. Son seul et véritable tube est la chanson «Africa mokili mobimba», œuvre écrite en 1961 dans African Jazz.
Avant sa mort, le grand Déchaud, était très affaibli, délaissé, Déchaud Mwamba est mort dans l’indifférence totale des siens, de ses amis musiciens, de l’Umuco et de la Nation tout entière. En septembre 2000, l’Etat et ses compères musiciens ont célébré à titre posthume les mérites de ce vaillant artiste-musicien.
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que c’est triste, tragigue même! quand on pense que certains musiciens congolais d’aujourd’hui qui n’arrivent pas, en termes de talent, à la cheville des grands musiciens comme déchaud, dr nico, kalle roulent carrosse, possèdent des comptes en banque bien renfloués et habitent des villas luxueuses, on crierait presqu’à l’injustice